On le sait maintenant, l’industrie de la construction résidentielle a connue au cours des dernières années un essor sans précédent et, fait à noter, le Québec, plus que jamais, a contribué significativement à établir ce sommet historique de mises en chantier.

Cette cadence effrénée qui, encore aujourd’hui, continue de déjouer les experts connaîtra bientôt un inévitable ralentissement. Les raisons sont forts simples, l’augmentation continue des coûts de main-d’oeuvre et des matériaux jumelé à un accroissement, lent mais graduel, des taux hypothécaires poussera l’ensemble de l’industrie à revoir son offre.

Le phénomène, quoique dans sa phase embryonnaire, est déjà observable à l’échelle canadienne depuis quelques mois et est le résultat direct de l’accroissement du prix des résidences qui, depuis le tournant du millénaire, dépassent fréquemment les 50% et même parfois les 100% d’augmentation. Certains conclueront à la bonne affaire en revendant maintenant leur propriété mais les gains observables de la valeur marchande de leur résidence sont annihiler par l’accroissement des coûts d’acquisition ou de construction d’une nouvelle résidence.

Pour cette raison, un nombre grandissant de propriétaires optent pour la rénovation, utilisant généralement une portion de l’équité disponible sur leur maison pour financer leur projet au lieu de s’imposer un déracinement au cœur d’un nouveau développement résidentiel qui mettra une dizaine d’années à atteindre sa maturité.

La rénovation comme alternative au déménagement est motivée par des raisons aussi nombreuses que variées. Souvent, la décision suit celle des enfants de quitter le nid parental et le désir de ces derniers de se réapproprier leur espace de manière à mieux répondre à des désirs qui jusqu’alors laissait le pratico-pratique prévaloir sur le confort. C’est ainsi que la majorité des projets observables impliquent l’agrandissement de la pièce de séjour ou de la salle de bain pour le transformer en un oasis de détente, l’ajout d’un solarium, ou la finition d’une pièce au dessus du garage.

Pour les professionnels de l’architecture résidentielle, la compréhension du secteur de l’habitation et l’obligation de maîtriser l’ensemble des étapes nécessaires à la concrétisation d’un projet amènent les concepteurs à contribuer de plus en plus, non seulement au développement des plans nécessaires à l’exécution des travaux, mais aussi à jouer un rôle actif de conseiller offrant ainsi, au besoin, un service d’accompagnement tout au long du projet. Ceci est d’autant plus vrai que les projets de rénovation sont de plus en plus élaborés et coûteux à mesure que les terrains et propriétés prennent de la valeur.

Aujourd’hui il n’est plus rare de transformer un bungalow en cottage et ainsi doubler la superficie habitable d’une résidence dans le but de maximiser la valeur d’une propriété située dans un secteur en demande ou sur le bord d’un cours d’eau, par exemple. Ce type de transformation, on le comprend, demande une excellente planification et une bonne réflexion sur l’utilisation futur des espaces. Et c’est ce travail qui occupe déjà de plus en plus les designers et les concepteurs spécialisés en construction résidentielle.

Si nous ajoutons à cela d’autres facteurs déterminant comme la rareté des terrains et l’étalement urbain, il est à parier que la diminution des mises en chantier de maisons neuves sera en bonne partie compensée par les grands projets de rénovations dans les mois qui suivent.