Après avoir vu sa maison (construction 2007) détruite par les flammes en juillet 2012, Alain Hamel, constructeur émérite de maisons performantes dans la région du Saguenay, a mis a profit tout son savoir de constructeur afin d’ériger une exceptionnelle maison solaire passive, Net zéro et LEED Platine avec le plus haut score jamais obtenu au Canada.

Pour sa maison, Alain a choisi de mobiliser tout son savoir en faisant appel aux innovations les plus pointues en matière d’énergie. Avec la collaboration d’Emmanuel Cosgrove, directeur d’Écohabitation, Denis Boyer, l’ingénieur en énergie et développement durable de l’organisme, et Lucie Langlois, d’Alias Architecture, Alain et sa conjointe France ont mis de l’avant un projet de construction pour l’obtention d’une maison à la fois super-isolée, super-étanche, conçue et orientée pour être chauffée presqu’uniquement par le soleil.

L’équipe s’est même donnée comme défi de la faire certifier Passivhaus (maison passive), soit ce très prestigieux label allemand. Comme le climat du Saguenay est passablement plus frais que celui de l’Allemagne, ce défi était véritablement colossal. Faut savoir qu’au Canada, aucune maison de type « solair passif » n’a été construite dans un climat aussi froid. Pour obtenir cette certification allemande, il faut atteindre la consommation d’énergie maximale de 15 kWh annuels par mètre carré, pour le chauffage et la climatisation, quand une maison conventionnelle en consomme 100 !

Une telle approche est grandement exigeante en raison du climat, des matériaux disponibles, des portes et fenêtres aux exigences plus élevées pour lesquelles d’ailleurs Alain a dû procéder à du démontage afin d’augmenter l’étanchéité de celles-ci avec du polyuréthane. Les simulations énergétiques représentent un vaste travail. Orientation, masse thermique, compacité, épaisseur des murs, nature des isolants, étanchéité, performance des fenêtres, tout doit être paramétré au plus près afin de maximiser le rendement énergétique. Le fameux 15 kWh annuels représente un défi de taille.

Fin de l’été 2013, la maison est presque achevée et le résultat est au-delà des espérances. D’après les tout derniers calculs, elle ne consommera que 13,3 kWh annuels par mètre carré en chauffage et climatisation. La certification Passivhaus semble donc envisageable!

La certification LEED Platine a été obtenue, et avec un nombre de points record au Canada. La combinaison de ces deux exigences est tout simplement idéale aux yeux d’Alain Hamel : «  Passivhaus est essentiellement centré sur les économies d’énergie alors que LEED prend en compte de nombreux aspects environnementaux comme la non-nocivité des matériaux, l’aménagement extérieur, la gestion de l’eau, la réduction des déchets… Pour moi, chaque maison passive devrait également respecter les critères LEED ! »

C’est tout de même le qualificatif de « maison résiliente » qu’Alain Hamel avait continuellement en tête. Appliqué à son habitation, le concept revêt deux aspects aux yeux de celui-ci. D’abord la résistance aux changements climatiques, illustrée en général par la solidité de l’habitation, et, en particulier par le toit en acier blanc qui réfléchi les rayons du soleil. Cette approche permet d’éviter l’émission de chaleur dans l’atmosphère ainsi qu’une climatisation excessive de la maison soit l’exact opposé des toits en bardeau d’asphalte noir et absorbant qui recouvre la grande majorité des maisons au Québec.

Ensuite, l’autonomie en cas de catastrophe naturelle ou tout simplement de grosse coupure d’électricité. « La maison est reliée aux réseaux d’eau et d’électricité, mais il y a une redondance des équipement qui la rend potentiellement autonome. Ses panneaux photovoltaïques, son poêle à bois et sa thermopompe lui permettent en fait de produire sa propre énergie, dont le chauffage » nous dit Alain Hamel. Précisons qu’elle est autonome en eau grâce au recyclage de l’eau de pluie (douche, toilettes, irrigation du jardin) et au puits artésien (lavabo, évier, lave-vaisselle).

Planchers radiants, chaudière au gaz, panneaux solaires, thermopompe… cette abondance d’équipements peut poser question au plan écologique. Notamment du côté des panneaux solaires que l’on sait polluants à fabriquer alors que le Québec produit en quantité une électricité propre comparé à celle des centrales nucléaires  et à charbon de l’ouest, des États-Unis ou des cousins européens. « On peut en discuter, commente Alain, mais je préfère mon système à ceux des maisons autonomes habituelles qui nécessitent une génératrice au diesel. Quant à l’énergie solaire, il est bon qu’elle soit développée partout, même au Québec ! » Pour en savoir davantage…

Tiré du site internet La Maison du 21è siècle.