Depuis quelques années, un mouvement médiatique important nous confronte à un raz-de-marée d’informations concernant  la construction verte. Les industries sont entrées dans la danse en inondant le marché de produits supposément verts. Certains constructeurs, ayant décelé une opportunité d’affaire supplémentaire, commercialisent désormais leur produit sous cette nouvelle étiquette.

Devant cette conversion massive de l’industrie aux principes du marketing vert, on pourrait se demander comment le consommateur ou futur acheteur, submergé par cette vague, pourra, avec discernement, s’orienter et arriver à séparer le bon grain de l’ivraie. C’est tout un défi !

Commençons par le système d’évaluation LEED pour Habitations du conseil du bâtiment durable du Canada, qui est, en passant, un excellent guide de bonnes pratiques afin de diminuer l’impact environnemental de votre nouvelle résidence. Il consiste en huit catégories de critères et quatre niveaux de certification.  Une évaluation préliminaire du projet est obligatoire ainsi que la participation d’un évaluateur accrédité par le conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa). Cette personne assurera le bon déroulement du projet, informera, conseillera, inspectera et, finalement recommandera la certification. Au Québec, le programme étant géré par ÉCOhabitation, c’est donc ici que l’on trouve ce conseiller

Je n’analyserai pas de fond en comble ce système d’évaluation. Je m’attarderai qu’à son impact sur les méthodes de construction des entrepreneurs québécois, pourquoi ?  Car cette façon de faire ne provoquera pas la ruée des entrepreneurs traditionnels vers le processus d’accréditation et de certification. C’est, à leur avis, tout simplement trop complexe et surtout trop onéreux. Je pourrais même m’avancer à confirmer une évidence, LEED s’adressera à des acheteurs et à des entrepreneurs d’exception qui, malheureusement, ne compteront que  pour une infime part du marché.

Les principaux adhérents au système LEED pour Habitations ont  une conscience environnementale plus développée, une approche marketing différente de la masse et/ou beaucoup de temps libre assorti d’un budget conséquent.

Voici en fait les seules résidences certifiées au Québec pour le moment 
• Boisbriand,  Les Habitations du Quartier Boisbriand Inc. Maisons en rangées (4)
• Montréal, Vermont Energy Investment Corp. Duplex, Écohabitation
• Stoneham, Construction Maurice Bilodeau, Villégiature de grand luxe
• Saint Adolphe de Howard, maison du lac Louise, villégiature de luxe, Écohabitations Boréale

Le faible nombre de certifications est justifiable, pour le moment, par le processus de formation qui vient tout juste de débuter au Québec et par le programme qui termine tout juste sa phase pilote au Canada. En fait, toutes les certifications ont été effectuées dans le cadre de LEED for Homes du USGBC. Les deux premières résidences inscrites au programme canadien ont été certifiées en Août 2009 en Ontario. Ce mouvement tend à prendre plus d’ampleur en Ontario présentement, et les États-Unis ont déjà plus de 4000 projets certifiés (LEED for homes y est implanté depuis déjà quelques années).

Voilà en gros ce qu’est LEED. Dans le prochain billet, je comparerai LEED avec un autre programme volontaire, Novoclimat, administré par l’agence de l’efficacité énergétique du Québec.

Opinion de M. Alain Hamel, entrepreneur général, A & A Construction