Les foyers et poêles à bois trop polluants seront bannis – Blogue Dessins Drummond

Le Conseil canadien des ministres de l’Environnement avait prévu pour 2005 l’interdiction nationale de vente d’appareils de chauffage au bois non certifiés pour leurs faibles émissions de particules. L’interdiction est réclamée par des spécialistes et des consommateurs depuis 1990. Mais il y a un hic : les avocats des ministères ont découvert sur le tard que les lois actuelles n’accordent pas ce pouvoir au législateur. « Nous proposerons un amendement à la loi sur la protection de l’environnement d’ici la fin de l’année, mais cela pourrait prendre quatre ou cinq ans avant d’entrer en vigueur, reconnaissait en 2004 Alain Gosselin, chef du volet Enjeux atmosphériques pour le Québec à Environnement Canada. Je suis un peu découragé quand j’en parle. »
En 1990, les Etats-Unis imposaient les poêles et foyers certifiés EPA 1990, qui n’émettent que 2 à 4 grammes de particules à l’heure comparativement à 30-40 gr./h pour les modèles conventionnels. Ces appareils coûtent environ 300 $ plus cher mais leur combustion plus complète permet de brûler moins de bois. La Colombie-Britannique est la seule province à avoir fait de même, en imposant la norme canadienne équivalente, CSA B415.

En 2000, un comité d’experts a recommandé Environnement Québec à faire de même, mais tarde toujours à changer la loi. « C’est toujours une priorité et nous tenterons d’agir plus rapidement (qu’Ottawa) tout en s’harmonisant avec le fédéral, », dit le chef du service de la qualité de l’atmosphère à Environnement Québec, Raynald Brulotte. « Nous devons satisfaire le nouveau standard canadien sur les particules fines, qui sera applicable en 2010. »

Mais pour le sous-ministre adjoint du même ministère, ce n’est pas une haute priorité. « Cela n’aurait pas un effet si probant sur l’environnement », a dit Pierre Baril en entrevue téléphonique. « L’approche réglementaire n’est pas toujours le moyen qui a le plus d’impact. Nous préférons une combinaison d’éducation et d’incitatifs économiques. »
Décision dénoncée par le Dr Louis Drouin, responsable de la santé environnementale à la Direction de la santé publique Montréal-Centre. « Je suis surpris et déçu que Québec n’agisse pas plus rapidement, compte tenu du fait que nous dépassons les standards canadiens pour les particules respirables dans l’air environ 15 % du temps en hiver. Pour nous Montréalais, c’est une priorité. »

Effets sur la santé
En plus d’émettre des polluants cancérogènes dans l’air extérieur et souvent même dans les maisons, selon Environnement Canada le chauffage au bois résidentiel génère la moitié des particules fines provenant des activités humaines, même davantage que tout le secteur des transports. Comme elles pénètrent profondément dans les poumons, ces poussières invisibles peuvent provoquer des crises d’asthme, des problèmes cardiaques et déprimer le système immunitaire.

« Nous n’encourageons pas la combustion du bois et nous la décourageons carrément en milieu urbain et suburbain car les maisons y sont plus rapprochées », explique Alain Gosselin.

Celui-ci souhaite que les gens chaufferont de façon plus responsable, par exemple en ne brûlant que du bois bien sec. De plus, il espère que les élus municipaux imiteront leurs collègues américains, qui imposent la mise au rancart des vieux poêles lorsqu’une maison est vendue, ou ceux de certaines villes de la Colombie-Britannique qui interdisent l’usage d’un appareil non certifié lors des jours de smog hivernal.


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