Sil le procédé de pyrolyse contrôlée a été développé à partir des années 1960, ce n’est qu’en 1997 que l’entreprise française New Option Wood a conçu le premier four à torréfaction du bois donnant des résultats de qualité. En 2000, une compagnie de Jonquière, Pluri-Capital, devient la première à commercialiser du bois torréfié à grande échelle chez nous. Il s’agit de la technologie Perdure qu’elle a acquise du groupe français BNI.

Ingénieur et chercheur pour la division FPInnovations de Forintek, l’institut de recherche national sur les produits de bois, Carl Tremplay préfère parler de « bois modifié thermiquement ». Ce produit haut de gamme est chauffé pendant 10 à 17 heures entre 160 et 245 degrés Celsius, sous atmosphère contrôlée et pauvre en oxygène, pour éviter que le bois brûle. Les températures et la durée de traitement varient selon la densité du bois, son épaisseur, son degré d’humidité et l’usage auquel il est destiné.

Cette pyrolyse modifie chimiquement la structure des parois cellulaires du matériau : les reprises d’humidité sont limitées tandis que le bois devient plus stable et plus durable. Alors que le bois commence à pourrir lorsqu’il contient 20% d’humidité, le bois traité à la chaleur en recèle seulement de 4 à 7%.

L’ingénieur Carl Tremblay résume ainsi les avantages de ce produit : « amélioration de la stabilité dimensionnelle du bois, augmentation de la résistance à la dégradation fongique et nouvelles couleur attrayantes du bois suite au traitement. De plus, selon les résultats des études finlandaises et françaises, il n’y a pas de réduction du module d’élasticité du matériau, ce qui signifie que le bois conserve sa rigidité à la suite du traitement. »

Le bois modifié thermiquement a aussi des désavantages, ajoute Carl Tremblay. «  Il est moins résistant à l’impact que le bois non modifié, il est plus cassant. Il n’est donc pas recommandé pour des éléments structuraux. Il es aussi propice à un vieillissement relativement accéléré lorsque soumis à la pluie et aux rayons ultraviolets (UV) qui le font grisonner. »

De plus, tout comme le bois ordinaire, il ne résiste pas aux termites et il pourrit rapidement au contact du sol. Enfin, un torréfacteur nous a confié que le procédé accroît le fendillement des bois denses de moins de 1 po d’épaisseur.

Tiré du magazine La Maison du 21è siècle, édition Automne 2010