La construction d’une maison à flanc de montagne oblige fréquemment le constructeur à relever des défis. Ici, le tout premier se révéla rapidement avec la présence d’un amas de grosses pierres situé directement à l’emplacement où on désirait ériger la maison. Celles-ci, fort nombreuses, furent donc déplacées et avantageusement réutilisées pour la mise en place de murs de soutènement visant à faciliter l’accès au chantier et éventuellement à la maison.
Un second défi, et tout un celui-ci, fut de composer avec l’infiltration d’eau et l’érosion dues à une quantité importante d’eau en provenance de la montagne en amont. Pour éviter que la maison ne glisse vers le chemin, il a donc fallu percer des trous dans le roc, environ 18, et fixer des tiges d’acier à la verticale. Ces longues tiges d’acier traversent l’épaisseur de la semelle et s’insèrent dans les murs de fondation afin d’assurer un excellent ancrage de la maison. De plus, pour bien gérer toute cette eau en provenance de la montagne plus haut, on a installé un drain de six pouces de diamètre ( et non de quatre pouces de diamètre comme fréquemment utilisé ). Un important système de drainage entoure la maison à environ dix pieds du périmètre. En amont et latéralement, on a disposé, à vingt pouces sous le sol, un lit de pierres concassées dans un gros tuyau de drainage. Les bras latéraux amènent l’eau de ruissellement presque jusqu’à la rue.
« Le début de l’été a été tellement pluvieux que cela nous a montré de façon évidente les endroits du terrain à protéger. Les murets de soutènement sont aussi munis de drains français » de nous signaler Robin Gauthier Ouellet, constructeur de la maison.
La charpente de bois certifié FSC ainsi que le système pare-air des murs ont été réalisés par Construction Au Sommet pour une composition de mur à haut rendement énergétique alors que la véranda, que l’on peut observer à l’extrémité gauche de la façade principale, fut, pour sa part, construite entièrement en cèdre des Laurentides et avec de l’ardoise au plancher afin de capter la chaleur du soleil le jour et de libérer celle-ci de façon toute naturelle en soirée. C’est d’ailleurs l’unique système de chauffage pour cet espace non isolé et en communion avec l’extérieur dont M. Ouellet, propriétaire, est particulièrement fier. Notons aussi la présence d’ardoise au plancher de la cuisine et de la salle à manger et toujours dans une approche solaire passive.
« Cette maison n’est pas une maison technologique, de nous dire le constructeur, c’est une maison simple mais bien construite. Évidemment, c’est plus long à ériger car une multitude d’attentions doivent être portées notamment à l’isolation et à l’étanchéité et ce, de la dalle de plancher jusqu’à la toiture. Nous avions un objectif élevé quant à la performance relative à l’infiltration d’air et celui-ci a été atteint. Notre taux d’infiltration est très bas ( 0,7 changements d’air à l’heure ); ce qui contribue grandement à la performance globale. De plus, les déchets ont été réduits d’environ 50% et ceci est attribuable au choix des matériaux.
À la conception de la maison, j’ai choisi des matériaux dont les retailles pouvaient être recyclées, réutilisées ou brûlées. Le recyclage, lorsque possible, est aussi une option intéressante ( exemple : retailles de gypse rapportées à Montréal pour y être recyclées ) mais le choix des matériaux est plus critique pour réduire les déchets. À titre d’exemple, l’usage du bois brute pour les moulures et les planchers plutôt que du pré-vernis, des isolants à base de carton recyclé plutôt que de l’isolant rigide ( chimique, non biodégradable et impossible à brûler ) ».
Notons d’ailleurs qu’aucun bac à déchets ne fut utilisé pour ce chantier. Les arbres que l’on a abattus furent coupés et cordés afin d’être utilisés comme bois de chauffage alors que toutes les retailles de bois non utilisables furent brûlés sur place. De plus, en ce qui a trait aux armoires et comptoir de cuisine, les propriétaires ont fait affaire avec Avivia, une entreprise éco-responsable dont l’approche environnementale a bien plu au constructeur.
Ne manquez pas le prochain billet consacré à ce projet et qui dévoilera comment cette maison a obtenu sa certification LEED Argent.
( sources et photo: montoit sur cyberpress.ca et Écohabitations Boréales )