Deux entreprises québécoises fabriquent les capteurs solaires à air les plus performants, selon les données les plus récentes de l’Association canadienne de normalisation (CSA International).
Pour préchauffer l’air qui arrive de l’extérieur d’un grand bâtiment avec des capteurs perforés, la palme revient à la société Énerconcept Technologies, de Sherbrooke. Son capteur mural Lubi et son capteur LubaGL, pour les toitures, utilisent un vitrage polycarbonate transparent et perforé. Ils affichent des facteurs de performance respectifs de 1,18 et de 1,10 comparativement à un facteur de 1,0 affiché par le meilleur de la famille des capteurs perforés en 2008, le produit ontarien Solarwall.
Le Lubi s’installe à deux pouces d’un mur existant, idéalement de maçonnerie, afin de le réchauffer. L’air s’introduit automatiquement au bas du mur par temps ensoleillé. En se réchauffant, il s’élèvera naturellement par convection puis sera aspiré dans l’immeuble en haut du mur. À titre d’exemple, un mur Lubi d’une superficie de 500pi2 peut préchauffer jusqu’à 3000 pi3 d’air par minute (idéal pour un immeuble de logements de huit étages), explique l’ingénieur François Brizard de chez Énerconcept Technologies. Un tel système est rapidement rentable : son coût est de 8500$ (dont 2000$ pour la pose) et il produit annuellement environ 25000 kWh de chaleur, à Montréal, s’il est orienté vers le sud et n’est pas ombragé. Cela représente environ 1900$ d’électricité ou davantage si on chauffe au gaz (ces prix excluent les taxes).
Les capteurs vitrés produisent beaucoup plus de chaleur que les capteurs perforés, et davantage en mode chauffage, alors que l’air intérieur est circulé dans les capteurs par temps ensoleillé. La compagnie MC2 Énergie, de Saint-Lambert en Montérégie, fabrique le chauffe-aire vitré le plus efficace homologué par la CSA. Le capteur Esolair possède un facteur de performance de 1,12, comparativement à 0,93 pour le capteur allemand GLK de Grammer, importé par Énerconcept Technologies. Bien que son coût soit au moins 40% plus élevé (3000$ installé), l’Esolair de 28,25 pi2 produit 21% plus de chaleur pour une même superficie : jusqu’à 900 kWh (68$) par année à Montréal (et jusqu’à 18% de plus dans une région sans smog).
Tiré du magazine La Maison du 21è siècle, édition Hiver 2011