Certains vivent dans la même maison depuis 20, 30 et même 40 ans. D’autres, à cause de leur profession, ont souvent déménagé avant d’élire domicile dans la région d’Ottawa et de Gatineau. Certains sont très à l’aise financièrement, tandis que d’autres – la plupart sans doute – ont quelques épargnes, un revenu stable et une maison partiellement ou largement payée. Tous ont cependant un point en commun : ils sont des baby-boomers et la majorité ont décidé de s’acheter une dernière maison avant d’être acculés, à cause de l’âge ou de la santé, à rechercher la sécurité d’une résidence pour personnes âgées.
De plus en plus de gens dans la cinquantaine avancée et dans la soixantaine demeurent actifs dans le marché de l’habitation. L’avant-garde des baby-boomers frise les 65 ans et tout indique que cette immense génération fera encore des vagues dans les milieux immobiliers
Même la génération des 65 à 74 ans s’accroche à la propriété résidentielle, dans des proportions similaires aux baby-boomers, commente Jean-Paul Filion, directeur principal, développement des affaires et des relations gouvernementales à l’Association provinciale des constructeurs d’habitation du Québec (APCHQ).
Récemment, un couple de 92 et 88 ans s’est fait construire un luxueux bungalow par Limbour Construction, à Gatineau, dans le secteur Ferme Limbour. Ce cas est rare, mais Daniel Lavoie, vice-président et copropriétaire de Limbour Construction, confirme la présence d’une clientèle substantielle de retraités et semi retraités de 55 ans et plus qui recherchent ce qui sera sans doute leur dernière maison. Et, dit-il, « ils ne se gênent pas » pour la mettre à leur goût ou pour y ajouter une touche de luxe.
« Leur premier critère, c’est l’emplacement; ils préfèrent un environnement boisé, avec des parcs, dans la tranquillité. Ils font des choix personnalisés, réduisant parfois la superficie des maisons, préférant des bungalows aux maisons de deux étages, mais mettront beaucoup plus de luxe dans les salles de bain, les chambres à coucher et la cuisine. Ils achèteront une robinetterie et des éclairages supérieurs. Plusieurs mettent le paquet », explique Daniel Lavoie.
Selon lui, les mentalités ont évolué. Après une vague de construction de résidences de retraite, on s’aperçoit qu’une forte proportion des gens qui arrivent aux abords des 65 et 70 ans deviennent très réticents.
« Certains sont allés y vivre (dans une résidence pour retraités) et se rachètent aujourd’hui une maison », constate M. Lavoie. On voit même, dit-il, des propriétaires de condominiums qui décident tout à coup d’aller vivre dans des bungalows de 1000 à 1300 pieds carrés.
Quant à la génération des « jeunes » baby-boomers, les 45 ans et plus, eux aussi entrent dans la catégorie des derniers acheteurs, mais pas de la même façon. Ce sont souvent des professionnels et des gens d’affaires, des couples avec ou sans enfants ayant un revenu supérieur à la moyenne. Ils ne sont pas au bord de la retraite.
« Ils se font des maisons à leur goût, avec de grands aménagements extérieurs – spa, pergola, piscine creusée », remarque Daniel Lavoie. C’est un marché lucratif et croissant pour les entreprises de construction résidentielle. Lire cet article dans son contexte original sur le site de Cyberpresse >>