Le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa) vise à ce que d’ici 2015, au moins 10 % des maisons neuves obtiennent la certification LEED (Canada pour les habitations (LEED-h). C’est la proportion actuelle des maisons unifamiliales certifiées Novoclimat par l’Agence de l’efficacité énergétique du Québec.
Or, le système LEED-h va plus loin que les exigences du programme Novoclimat en matière d’efficacité énergétique, de qualité de l’air intérieur et d’économie d’eau, en plus d’évaluer cinq autres grandes catégories de performance en bâtiment durable. Son rigoureux processus d’évaluation et d’inspection indépendantes permet d’accorder à la maison une attestation officielle – certifiée argent, or ou platine – selon le nombre de points accumulés (jusqu’à un maximum de 136) dans huit catégories de performance écologique.
Il exige notamment que l’entrepreneur élabore et signe un plan de gestion de la durabilité du bâtiment, que l’aménagement extérieur protège le site contre l’érosion, qu’on utilise des appareils qui économisent l’eau, que l’on maximise l’efficacité énergétique, que l’on réduise et gère les rebuts de construction, que l’on puisse ventiler sous la dalle pour prévenir l’infiltration de radon cancérogène, que l’on sensibilise et forme les propriétaires quant au fonctionnement et à l’entretien des systèmes ainsi que des équipements de la maison. Et parmi les options qu’il préconise, il y a la préservation des arbres et des sols arables ainsi que l’achat de matériaux locaux, recyclés ou récupérés, et la réduction de la taille de la maison.
Mariage LEED et Novoclimat
Au Québec, c’est l’entreprise Écohabitation qui offre la certification LEED-h. Lors d’un récent Sommet de l’écoconstruction, son directeur et chroniqueur, Emmanuel Cosgrove, a fait valoir que la certification LEED-h complète celle du programme Novoclimat. En plus d’être le seul processus d’accompagnement et de certification pour les autoconstructeurs verts, LEED-h encadre sérieusement les entrepreneurs.
«L’évaluation préliminaire du projet décèle les failles potentielles qui peuvent ainsi être corrigées au stade de la conception et servir de modèle aux chantiers suivants», explique M. Cosgrove. Cela permet de prévenir des défauts fréquemment constatés dans les maisons ordinaires – sous-sol humide et moisissures, drain français bloqué, courants d’air et inconfort, toiture qui coule, surchauffe estivale, etc.
Surcoûts rentabilisés
Financièrement parlant, jumeler les certifications LEED-h et Novoclimat est avantageux. D’abord, la subvention typique pour une maison certifiée Novoclimat est de 2 000 $. Cela couvre en tout ou en partie les frais de certification d’une maison LEED. «Une habitation LEED n’a pas besoin de coûter plus cher, explique le directeur du développement d’Écohabitation, Andrew Gellert. La réalité est qu’aujourd’hui, on peut devenir propriétaire d’une maison unifamiliale usinée accréditée LEED-h pour aussi peu que 170 000 $.»
«Les frais d’évaluation, d’inspection et de certification, qui varient entre 750 $ et 3 500 $, selon le nombre et les spécificités des unités accréditées, équivalent à environ 2 % de la valeur d’une maison neuve au Québec. Un bon placement compte tenu des économies en consommation d’énergie (de 25 à 70 %) et d’eau, ainsi qu’une valeur de revente moyenne de 10 % supérieure aux maisons classiques comparables, selon l’expérience américaine», ajoute-t-il.
De plus, le processus intégré de conception, d’encadrement professionnel et d’inspections indépendantes des chantiers fait éviter des erreurs potentiellement très coûteuses. «Tout cela assure une qualité et une durabilité de construction qui vont bien au-delà de celles des maisons ordinaires», conclut M. Gellert. Lire l’article original sur le site de Journal Habitation.
Bien comme article mais la meilleure façon de bien comprendre ce système d’évaluation est de le mettre en pratique…pas toujours facile de changer nos perceptions et nos méthodes de travail (point de vue d’un entrepreneur) mais c’est faisable.
à date tout va bien pour ma première maison LEED, je vous dirais que c’est même relativement facile, ce qui m’aide beaucoup, c’est la performance énergétique du bâtiment, le choix des matériaux et des techniques d’assemblage, la priorité aux matériaux locaux et la réduction des déchets sont aussi deux points importants, tout est pensé pour augmenter la durabilité, la réduction de la consommation d’énergie grise ainsi que celle consommée durant la durée de vie utile du bâtiment, la qualité de l’air est aussi priorisée… En fait, ceux qui accepterons de se construire une habitation et d’inscrire leur projet en vue d’une certification LEED sont des gens d’exception, sensibilisés aux défis du prochain siècle, le plus important étant celui de la sur-utilisation des ressources… C’est un petit pas dans la bonne direction, le plus dur reste à faire, 10% c’est pas beaucoup si on considère que c’est en gros 3000 maisons durables et performantes certifiées comme telles sur un total de plus de 30 0000 construite selon des normes minimales basées sur une réglementation obsolète .
C’est un bon choix de se construire de cette façon, c’est juste une question de mettre ses priorités à la bonne place, pensez y bien, une durabilité supérieure réduit les coûts d’entretien, une enveloppe et des appareils mécaniques performants réduisent les coûts énergétique souvent jusqu’à 50%, en surplus vous obtenez une maison saine offrant le plus haut niveau de confort actuellement disponible sur le marché… Tout en consommant moins d’eau potable.
Une dernière chose… si vous êtes entrepreneurs et que l’aventure LEED vous intéresse, permettez moi de vous donner un petit conseil, avant d’apprendre à courir, il vous faudra marcher, donc débuter le tour par une formation Novoclimat est un préalable incontournable.
Bonne fin de soirée
Alain