C’est habituellement en novembre et en décembre, lorsque les journées raccourcissent et que le temps est plus sombre, que des milliers de québécois commencent à ressentir les symptômes de la dépression saisonnière. Décrit pour la première fois en 1984 par le chercheur américain Norman E. Rosenthal, ce trouble affectif saisonnier ( TAS ) serait causé par une hypersensibilité aux variations saisonnières d’intensité lumineuse, ce qui entraînerait une perturbation des neurotransmetteurs dans le cerveau. Selon le Dr Rosenthal, le TAS affecte, à divers degrés, plus du quart de la population vivant au nord du 40è parallèle.
Qu’elle apparaisse à l’automne, en hiver ou même, chez certaines personnes, au printemps, cette dépression n’a rien à voir avec les petits « blues de l’hiver ». Ses effets psychologiques peuvent varier de l’irritabilité jusqu’à l’anxiété accompagnée d’idées suicidaires, d’une diminution marquée de l’intérêt et de la motivation. Les symptômes physiques les plus fréquents sont une hyper-somnolence, une baisse d’énergie et de libido, une forte envie de glucides et une prise de poids. Plus de 80% des personnes touchées sont des femmes. Heureusement, les symptômes du TAS disparaissent au printemps, sinon à l’été, ou spontanément durant un voyage au soleil.
Attention par contre à la surexposition au soleil qui demeure la principale cause de mélanome malin. Toutefois, des études récentes ont confirmé ce que l’humain sait instinctivement depuis toujours : l’exposition régulière et modérée au soleil constitue un des nutriments les plus efficaces pour prévenir et guérir une foule de maladies, du diabète à l’ostéoporose. Par exemple, le soleil est sans contredit la meilleure source de vitamine D. Le CIRC confirmait d’ailleurs, en novembre 2008, que les gens qui ont une carence en vitamine D ont un taux de mortalité global plus élevé que la norme. De plus, cette vitamine semble jouer un rôle important dans la prévention des maladies cardiovasculaires et du cancer colorectal, notamment.
Une autre approche ou traitement de choix est la luminothérapie, aussi appelé photothérapie, qui consiste à s’exposer jusqu’à 30 minutes chaque matin à une lumière d’une intensité de 10 000 lux. C’est la luminosité maximale atteinte à l’extérieur par une journée d’hiver ensoleillée. D’ailleurs, des essais cliniques ont démontré qu’une marche de 30 minutes le matin, ou tout autre exercice pratiqué au soleil, est aussi efficace, sinon davantage que la luminothérapie. Par contre, des études sérieuses ont démontré que la luminothérapie atténue de 50% à 80% les symptômes de dépression saisonnière chez deux patients sur trois, sans effets secondaires importants. Ceux pour qui la luminothérapie ne fonctionne pas finissent souvent par passer les hivers dans le Sud. La luminothérapie est aussi utilisée pour traiter plusieurs autres problèmes de santé, du syndrome prémenstruel à la dépression postpartum, en passant par le décalage horaire.
( source : Le magazine La Maison du 21è siècle, Hiver 2009 )