Alors que le Parlement européen et des villes américaines comme Los Angeles veulent légiférer pour diminuer l’exposition du public à la pollution électromagnétique, chez nous, des David s’en prennent aux Goliath. Ainsi, la municipalité de Châteauguay est la deuxième, après Terrebonne, à vouloir interdire l’implantation des antennes de téléphonie cellulaire à proximité des maisons, des écoles, des garderies, et des hôpitaux. Le problème, c’est qu’en Amérique du Nord, seuls les gouvernements fédéraux règlementent les télécommunications. Or, ils sont très favorables à cette industrie qui génère d’énormes revenus de taxation.

Pour sa part, l’Ontario vient de légiférer pour forcer les distributeurs d’électricité à réduire la quantité d’électricité nocive qui circule dans le sol. Ce serait la deuxième plus importante source d’électrosmog après les radiofréquences (RF) émises par les antennes et les téléphones sans fil. L’exposition du public à ces micro-ondes aériennes a été multipliée par dix depuis 1989, du moins en Suisse, pays pionnier dans la lutte à l’électrosmog.

Même si le nombre de maladies liées à l’électrosmog, dont le cancer et l’infertilité, augmente sans cesse, son impact sur la santé est grandement sous-estimé. En effet, dans les pays industrialisés, on ne peut évaluer les risques encourus par les gens les plus exposés puisqu’on ne peut pas comparer leur état de santé à celui de personnes non exposées : nul n’est à l’abri de l’électromagnétisme !

De plus en plus d’experts recommandent au public de réduire son exposition, par exemple en n’utilisant les technologies sans fil que pour les urgences. L’Université Lakehead, en Ontario, a d’ailleurs adopté une politique interdisant l’usage de la technologie internet sans fil (Wi-fi). Trente personnes utilisant le Wi-Fi dans une même classe sont exposées à autant de radiofréquences nocives qu’une personne qui parle au cellulaire pendant 20 minutes, selon Cindy Sage, experte en électrosmog et coauteur du rapport bionitiative.org.

Source, le magazine la Maison du 21è siècle, édition Automne 2009